Sous l'œil attentif du jeune chevrier

Devin aperçoit l'enclos en bois et son visage s'illumine: "Trop cool, des chèvres!" s'exclame-t-il. Le garçon tout juste arrivé de l'Oberland zurichois ouvre la petite porte, et le voilà au milieu des quadrupèdes curieux à l'odeur prenante. Il vient faire du camping avec ses parents et sa sœur au Bendlihof, à Müswangen, dans le Seetal lucernois.

"Tu peux toutes les caresser", lui lance Elias. C'est l'avant-dernier des sept enfants de la famille Hess et le gardien des chèvres. L'enfant, âgé de huit ans, est ainsi responsable du bien-être des trois chèvres – Bella, Stella et Rex –, ainsi que de faire découvrir la vie des chèvres aux clients intéressés. Devin a trouvé une brosse et s'attèle à brosser chacune des bêtes. Mevana, sa petite sœur âgée de quatre ans, l'a rejoint et touche la fourrure rêche des chèvres. Timon et Melissa, leurs parents, rayonnent: "On ne pensait pas que les enfants oseraient faire ça!"

Une tente où il fait bon chaud

La famille Kuster a déjà fait un peu de camping, mais à la ferme, c'est une première. Ils vont dormir dans une tente imposante, installée depuis peu sur une estrade en bois juste à côté de la maison et de la ferme. Helen Hess, l'agricultrice, l'a aménagée confortablement, avec un grand lit double et un tapis moelleux. Sa fille Leonie, du haut de ses dix ans, l'a bien aidée et a gonflé les matelas destinés aux enfants. Sur le haut du domaine se trouvent aussi deux emplacements pour les vans, avec une vue magnifique sur les Alpes. "Par temps clair, on voit jusqu'au Jura", affirme Edi Hess, l'agriculteur du Bendlihof.

Un tour au jardin

Un magasin de ferme et un grand jardin potager font partie du package. "Impossible d'acheter des légumes plus frais", dit Helen en riant. Haricots, choux, tomates, poivrons et côtes de bettes peuvent être récoltés directement dans les plates-bandes. Melissa ne se le fait pas dire deux fois. Elle attrape un bol et un couteau, et se dirige vers le potager, suivie de Devin. Un chou lui a tapé dans l'œil. "Coupé finement, ça fera une magnifique salade", se réjouit Melissa. Chez elle, dans l'Oberland zurichois, elle loue une parcelle de jardin. Elle applaudit cette initiative de la ferme: "Nos enfants doivent savoir d'où viennent les aliments; qu'ils ne poussent pas tout seuls, mais demandent beaucoup de travail."

Direction l'étable pour la traite

Entretemps, Devin a trouvé une nouvelle occupation: Edi a annoncé qu'il allait chercher les vaches au pré pour la traite du soir. "Je veux y aller moi aussi!" s'exclame Devin, qui entraîne son père sur les pas de l'agriculteur. Entre les mois d'avril et d'octobre, les animaux sont tout le temps dehors. Ils ne rentrent que pour la traite. Les vaches reviennent tranquillement en file indienne. Melissa et Mevana ont aussi rejoint le cortège. L'une après l'autre, les vaches aux belles cornes disparaissent dans l'étable. Devin les attend déjà à l'intérieur. Il ouvre de grands yeux: "Qu'est-ce que c'est?" demande-t-il à Edi en montrant une énorme brosse qui tourne. "Les vaches peuvent venir se faire masser ici", répond-il. Devin est ébahi: "Et ça donne du meilleur lait?" L'agriculteur rigole: "C'est bien possible!" Il produit depuis 12 ans du lait sans antibiotiques et en qualité bio. La majorité de la production est vendue, et une petite partie est transformée en fromage pour leur consommation personnelle et pour le magasin de la ferme.

Leçon de traite

Les vaches savent ce qui les attend. Cinq par cinq, elles s'installent dans la salle de traite. Edi nettoie les trayons, stimule l'écoulement du lait au moyen de quelques gestes experts, puis il place les gobelets trayeurs dans un bruit de succion. "Je peux essayer?" demande Devin. Sous la direction d'Edi, il saisit les trayons de la vache. Quelques gouttes de lait en sortent. "Je sais traire!" s'exclame-t-il tout excité.

La parade des ânes

La famille est à peine sortie de l'étable qu'une nouvelle surprise les attend. Elena et Céline, deux des enfants de la ferme, sont allées chercher les ânes au pré. Quelques minutes plus tard, Devin est installé sur l'un deux, qui ne bronche même pas. Il regarde son papa avec fierté. "Tu as vu où je suis?" Timon sourit. Melissa Kuster aussi se sent bien à la ferme, qui offre une expérience assez différente d'un camping habituel. Son regard se dirige vers sa fille: celle-ci est elle aussi à califourchon sur l'âne. "Je ne m'attendais pas à autant d'action." Timon acquiesce et ajoute: "Je trouve génial de pouvoir vivre de si près la vie à la ferme".

Certains hôtes du début sont devenus des habitués

Parmi les sept enfants de la famille Hess, il y en a toujours un pour divertir les hôtes. Comme Simona, la plus jeune, qui veut absolument montrer les petits chats aux enfants. Sa maman Helen déclare: "Nous sommes heureux de pouvoir donner un aperçu de la vie à la ferme à nos hôtes". Ils ont lancé leur offre de camping à l'été 2023, et quelques semaines plus tard, les premiers clients d'Allemagne et d'Angleterre étaient là. Aujourd'hui, certains font déjà partie des habitués. "Et c'est le plus beau des compliments", dit Helen.

Dodo dans une tente confortable

Après toutes ces aventures, la famille Kuster ralentit le rythme: elle explore la tente, sort des livres, et se lance dans la construction d'une tour en bois Kapla. Ici, personne ne s'ennuie. Les enfants de la ferme ont toute une panoplie de jeux qu'ils partagent volontiers. Il y a aussi une place de jeux, des tracteurs à pédales, des balançoires... "Mais maintenant, je me réjouis de dormir dans la grande tente", dit Devin en bâillant. La journée à la ferme a été riche en aventures. Alors que le soleil se couche lentement dans le Seetal lucernois, la famille se prépare à aller au lit. Dans la maison de la famille Hess, la lumière brille encore. Helen pétrit la pâte à tresse, prépare des birchermuesli, ainsi que des planches de fromage et de charcuterie. "Je prends de l'avance pour le petit-déjeuner", glisse-t-elle avec un clin d'œil. Moins de douze heures plus tard, Melissa et Timon sont bien réveillés et savourent le petit-déjeuner en famille. "Wow, à peine sortie du four", s'exclame Melissa en mordant dans la tresse. Ce séjour à la ferme ne sera sûrement pas le dernier!