9 choses à savoir sur le bonhomme de la Saint-Nicolas
9 choses à savoir sur le bonhomme de la Saint-Nicolas
Retour (gourmand) en enfance
Les bonhommes en pâte nous remémorent de jolis souvenirs d'enfance. Chez nous, au matin du 6 décembre, on découvrait un bonhomme en pâte dans notre paire de chaussures soigneusement nettoyées la veille, et placées près de la porte d'entrée. Il était accompagné de cacahuètes, mandarines, biscômes et autres douceurs. Par nostalgie ou juste parce que c'est bon, nous avons compilé 9 infos liées au petit bonhomme à croquer.
1. Un nom dans chaque région
Le personnage en pâte levée en a vu, du pays! Chez nous, on l'appelle bonhomme de la Saint-Nicolas, bonhomme en pâte, voire grittibänz dans les régions limitrophes de la Suisse alémanique. Au-delà de la barrière de rösti, chaque dialecte ou presque a son petit nom pour évoquer le petit pain moelleux: grittibänz à Berne, grättimaa à Bâle, elgermaa à Zurich… on vous épargne le reste. Cette spécialité est surtout répandue dans les pays de tradition germanique: on retrouve le boxemännchen au Luxembourg, le piepespringer aux Pays-Bas, le stutenkerl ou weckmann en Allemagne. Il est peu connu en France, sauf en Alsace et en Lorraine, où le mannele et le petit Saint-Nicolas régalent petits et grands.
À la base de tout bonhomme: une pâte levée
- 1h25min
- Veggie
2. Les cousin·es bariolés d'Amérique du Sud
En Équateur, les gens confectionnent de petits personnages de pâte pour le jour des Défunts, le 2 novembre: les guaguas de pan. Guagua signifie "bébé" en quichua. Faits d'une pâte levée similaire à celle de nos bonhommes de la Saint-Nicolas, les guaguas de pan sont décorés de mille couleurs. À la place d'un chocolat chaud, les Équatoriens les accompagnent d'une boisson épaisse à base de maïs noir, d'épices et de fruits.
3. Homme, femme ou *?
Le petit pain emblématique de la Saint-Nicolas représente le plus souvent un homme. Pourquoi? Il faut revenir au dialecte "grittibänz" pour le comprendre. Le mot "gritti" désigne un vieil homme qui marche en écartant les jambes. "Benz" est le diminutif du prénom Benedikt (Benoît en français). C'est pourquoi le grittibänz représente souvent un personnage masculin aux jambes écartées. Mais cela n'a pas toujours été le cas! Dans le "Patrimoine Culinaire Suisse", certaines sources indiquent que les figurines de pâte en forme de femme étaient courantes dans l'Oberland bernois, la région bâloise et d'autres parties du pays. Aujourd'hui, notre imagination est sans limite et on peut donner à nos personnages la forme qu'on souhaite. D'ailleurs, faits maison, les personnages en pâte sont toujours les meilleurs!
La recette des bonhommes en pâte traditionnels
- 2h5min
- Veggie
Bonhomme en pâte au citron et à la cannelle
- 2h15min
- Veggie
4. À chacun·e son style
On pourrait croire que tous les bonhommes en pâte se ressemble. Loin de là! À Bâle, par exemple, il est à base de pâte levée sucrée et saupoudré de sucre en grains. En Argovie, il portait à l'origine une bandoulière, un large chapeau en forme de turban et des bottes. À Soleure, il ressemblait beaucoup au saint de la ville, le chevalier Saint-Ours. Dans certains endroits, il était équipé d'une pipe en terre cuite pour souligner sa virilité. Aujourd'hui, les bonhommes en pâte portent des bonnets et des écharpes, des pantalons ou des jupes et des coiffures rebelles. Ils sont nains, punks ou bodybuilders, et certains ressemblent bien plus à une pieuvre qu'à un bonhomme en pâte.
Tuto vidéo: comment faire un bonhomme en pâte traditionnel.
5. À croquer
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi pense un bonhomme en pâte avant d'être mangé? La question est cruelle. Mais elle est apparemment très répandue. Un sondage (non représentatif!) a révélé que la plupart des gens rechignent à croquer la tête. Une grande majorité commence par les jambes, puis mange lentement les bras, le tronc et, pour finir, la tête.
6. Tous faits de la même pâte
Le 3 décembre, Journée internationale des personnes handicapées, vous pouvez acheter dans de nombreuses boulangeries des bonhommes en pâte tous différents les uns des autres, mais "tous de la même pâte". Avec l'action du même nom, Pro Infirmis et les boulangers·ères nous rappellent la merveilleuse diversité qui fait de nous des êtres humains. L'action "Tous de la même pâte" existe depuis 2019.
7. Le plus grand de Suisse
En 2021, le plus grand bonhomme en pâte a été réalisé dans le canton de Glaris. Le géant mesurait trois mètres de long et se composait de 21 kilos de farine, 10 litres de lait, 3 kilos de beurre et 1 kilo d'œufs, de levure, de sucre et de sel. Il a été initié par une boulangerie glaronnaise dans le cadre de l'action de Pro Infirmis "Tous de la même pâte" (voir point 6). À propos: il y a encore de la marge. En Allemagne, le plus grand "stutenkerl" mesure 6,96 mètres et pèse 550 kilos.
8. La deuxième vie du bonhomme en pâte
On achète le premier, puis une âme généreuse en apporte quelques-uns au bureau, et un·e client·e sympa nous remercie avec un exemplaire grand format. Les bonhommes de la Saint-Nicolas sont un cadeau courant, et il n'est pas rare qu'une tête, un morceau du corps ou une jambe finisse par sécher dans la huche à pain. Ce n'est pas une raison pour les jeter. Dans la veine de l'anti-gaspi, les morceaux restants peuvent être utilisés dans différents plats.
9. De la brioche à l'homme en pâte levée
La coutume d'offrir un petit pain moelleux le jour de la Saint-Nicolas a fait son apparition au 14e siècle, à Bâle. Ce jour-là, les élèves élisaient un enfant-évêque qui dirigeait le monastère et l'école et était autorisé à réprimander les adultes. À la fin, tous recevaient un petit pain fait de farine blanche. Il s'agirait du précurseur de l'actuel bonhomme en pâte. Au 19e siècle, des personnages masculins et féminins en pâte commencent à faire fureur. Dans la deuxième moitié du 20e siècle, la petite douceur se répand de plus en plus; on la trouve parfois jusqu'à Noël. Il faut attendre 1950 pour que le bonhomme de la Saint-Nicolas arrive en Suisse romande.