La bouse de vache: une alliée merveilleuse

back to top
Histoire d'ici

La bouse de vache: une alliée merveilleuse

Les excréments de vache sont essentiels à la survie de nombreux insectes, qui occupent tous une place clé dans la chaîne alimentaire. Sans bouse, la vie dans les pâturages serait plutôt morne.

Bien plus que du fumier

Les bouses de vache sont essentielles pour la biodiversité. Si vous pensez que ce n'est rien de plus qu'un tas de fumier, vous vous trompez. Elles constituent un biotope essentiel à la survie de plusieurs espèces et à l'équilibre écologique. En effet, au cours de leur brève existence, elles offrent un habitat riche en nutriment à une multitude d'espèces animales. Et lorsqu'elles disparaissent, elles sont remplacées par une végétation foisonnante. Maintenant que vous en savez plus sur les bouses de vache, vous pouvez apprécier leur rôle à sa juste valeur.

1. Tout commence avec une vache

Les bouses s'inscrivent dans un cycle à l'origine duquel se trouve... une vache, bien sûr. Plus précisément, une vache qui a faim. Elle passe la majeure partie de son existence à brouter, de préférence dans un pré, où elle peut arracher des touffes d'herbe avec sa puissante langue. Elle digère ensuite les végétaux consommés pendant plusieurs jours grâce à ses quatre estomacs. Une fois que le ruminant a absorbé tous les nutriments dont il avait besoin, il élimine le reste dans ses excréments.

Bien-être animal

Comment la vache digère-t-elle l'herbe?

2. Un cadeau inattendu

À peine la bouse de vache touche-t-elle le sol qu'une nuée de mouches et de coléoptères s'en délectent d'avance. Les résidus végétaux digérés contenant encore une grande quantité de nutriments, ils forment la base de l'alimentation de nombreux insectes. Ainsi, les mouches et coléoptères coprophages affluent au bout de quelques secondes et se repaissent de leur trouvaille avant de creuser des galeries, de s'amuser ensemble et de pondre des œufs.

3. Manger et être mangé

Alors que les insectes coprophages se prélassent, les excréments attirent de nouveaux pensionnaires, plus sanguinaires. Des prédateurs à six pattes comme la scatophage du fumier s'attaquent à ces insectes pacifiques et utilisent le système de galeries qu'ils ont créé pour pondre leurs propres œufs. Et ça ne s'arrête pas là: les larves d'asiles frelons par exemple ne sont pas moins cruelles que leurs parents et s'en prennent aux autres larves vivant dans le fumier. Sauve qui peut!

4. Vers la décomposition

Après les déprédations des insectes prédateurs, qui ont pris la poudre d'escampette, le calme revient et la bouse s'assèche progressivement. Toutefois, les galeries encore humides favorisent la prolifération de champignons et de bactéries. De temps en temps, on observe quelques soubresauts d'activité: de jeunes mouches et coléoptères pointent le bout de leur nez, cherchant le chemin de la liberté. Mais gare aux araignées! À l'affût, elles aiment précisément s'en prendre à ces jeunes insectes.

5. La nature fait son œuvre

L'ancien bastion des insectes se désagrège et s'étiole. Les bousiers forment une pelote avec les excréments subsistants, qu'ils utilisent comme réserves de nourriture pour leur progéniture et stockent dans des chambres souterraines destinées à la reproduction. Des mille-pattes et des vers de terre se chargent de décomposer ce qui reste par en bas tandis que les oiseaux en quête d'une petite douceur picorent la surface. L'herbe commence à pousser et le vent et la pluie finissent par avoir raison des derniers vestiges de la bouse.

6. Tout finit avec une vache

Au bout de trois mois maximum, les substances contenues dans les bouses se sont dissoutes et infiltrées dans le sol, donnant lieu à des zones de refus, des zones trop fertilisées où l'herbe pousse en abondance et où prospèrent des espèces végétales qui préfèrent les sols riches en nutriments. Les vaches évitant ces zones de refus, les plantes qui s'y sont installées peuvent pousser sans être dérangées. Une fois que le sol a retrouvé son aspect originel, une vache affamée va montrer le bout de son museau et le cycle va recommencer.

5 informations sur les bouses

  • Une vache consomme 80kg d'herbe et 70l d'eau par jour.

  • Une bouse de vache peut peser jusqu'à 3kg.

  • Une ruminante consciencieuse produit 8 à 12 bouses par jour, soit près d'une tonne de fumier par mois.

  • Ces bouses servent de pouponnières à environ 20kg d'insectes, ce qui correspond à près d'un quart de tonne par an ou à environ deux millions de mouches et de coléoptères.

  • Un grand nombre d'animaux – araignées, lézards, hérissons, chauves-souris et oiseaux, par exemple – se délectent de cette biomasse d'insectes.

Autre utilité des bouses de vache

Les bouses de vache revêtent aussi un certain intérêt pour l'espèce humaine:

  • Le fumier de vache est un engrais naturel très répandu, qui peut aussi servir à produire du biogaz.
  • Une fois asséché, le fumier s'utilise comme combustible dans de nombreux endroits du monde.
  • Les bouses font aujourd'hui encore office de matériau de construction (par exemple mélangées à de l'argile, comme enduit et même comme revêtement de sol).