En Suisse, les vaches ne manquent pas de fourrage
En Suisse, les vaches ne manquent pas de fourrage
Beaucoup d'herbe pour nos vaches
La Suisse est connue dans le monde entier pour ses vertes prairies et ses innombrables pâturages d'alpage. Les conditions climatiques favorables et la nature du sol font de la Suisse un véritable pays d'herbages. 80% de la surface utilisée à des fins agricoles sont constitués de prairies et pâturages de plaine ou d'alpage, où la nourriture pour le bétail pousse en abondance. La production de lait et de viande basée sur les herbages est donc parfaitement adaptée à notre pays.
Herbages suisses: à la source du lait
90% de fourrage suisse
En 2021, nos 500 000 vaches laitières ont consommé environ 8 389 000 tonnes de fourrage. Nous en produisons 90% en Suisse. Les vaches mangent principalement de l'herbe, du trèfle et autres plantes, du foin et du maïs. Ce "fourrage grossier" est d'excellente qualité en Suisse et, grâce à sa forte densité nutritionnelle, il constitue l'alimentation la plus naturelle et adaptée pour les vaches. C'est pourquoi, par rapport aux autres pays, nos vaches laitières reçoivent beaucoup moins de concentrés.
Beaucoup de fourrage grossier, peu de concentrés
La ration journalière d'une vache laitière suisse se compose aux 4/5 de fourrage grossier indigène et à 1/5 d'aliments concentrés. Ceux-ci sont un important complément au fourrage grossier: ils apportent l'énergie nécessaire aux animaux et – pour autant qu'ils soient bien dosés – les aident à être en bonne santé. En Suisse, on utilise la plupart du temps du blé fourrager et du soja, mais également divers sous-produits issus des grandes cultures et impropres à la consommation humaine. Les vaches laitières les transforment en matière grasse et en protéines lactiques de grande valeur pour nous. Ainsi, les nutriments demeurent au sein du cycle. Près de la moitié des aliments concentrés sont de production suisse.
De l'eau. Beaucoup d'eau
Lovely n'aime pas avoir soif. Et elle boit beaucoup: entre 50 et 120 litres d'eau par jour, voire plus en été. Heureusement, elle vit dans le château d'eau de l'Europe. La Suisse offre en effet des conditions idéales avec des précipitations atteignant 1500 millilitres par an. Il y a donc bien assez d'eau, et Lovely peut bien boire quelques litres de plus que la ration nécessaire. En Suisse, seuls 8% de l'eau disponible sont consacrés à l'agriculture, alors qu'à l’échelle mondiale, ce chiffre se monte à 70%. Les précipitations ont bien sûr une incidence sur ces chiffres.
La Suisse, ce château d'eau
Au menu d'une vache chaque jour:
70-140kg d'herbages (en hiver 15-25kg de foin)
2kg de concentrés, p. ex. céréales ou tourteaux de soja
Environ 50-150g de sels minéraux
50-120l d'eau
La quantité d'aliments dont une vache a besoin chaque jour dépend de nombreux facteurs, par exemple, de sa taille et de la quantité de lait qu'elle produit, ou de la naissance prochaine ou récente d'un veau. Selon les fermes, les agriculteurs·trices suppriment complètement les concentrés ou donnent un peu de maïs.
Fourrage issu d'une production durable
En Suisse, le fourrage est contrôlé de façon très stricte. Les vaches laitières ne reçoivent que des aliments adaptés à leur espèce et produits dans le respect de l'environnement. Organismes génétiquement modifiés, farines animales, ainsi qu'hormones et antibiotiques destinés à améliorer leurs performances sont interdits. Les importations concernent essentiellement le blé fourrager et le soja. Le soja importé en Suisse est issu exclusivement d'une production durable. En outre, la marque "swissmilk green" garantit que les aliments donnés aux vaches laitières sont exempts d’huile ou de graisse de palme.
Le soja durable, ça existe!
Le soja est une source de protéine importante pour l'humain et l'animal. Mais qu'est-ce que le soja durable? L'association Réseau soja suisse se penche sur cette question depuis 10 ans et œuvre en faveur de la culture et de l'achat d'un soja fourrager durable. La Suisse n'offre pas les conditions idéales pour cultiver du soja – le soja suisse est un produit de niche, en grande partie réservé à la production de tofu. Elle doit donc importer du soja fourrager. En revanche, dans le sud de l'Europe, les conditions conviennent parfaitement à cette culture, aussi pratiquée dans la région du Danube. La Suisse n’importe pas de soja par avion.
En 2022, en collaboration avec l'industrie fourragère, le Réseau soja suisse a importé plus de 92% de soja européen issu d'une production durable.
Le soja issu de production durable
- ne provient pas de zones déboisées;
- est sans OGM.
Les vaches réduisent le gaspillage alimentaire
Les produits issus de la transformation alimentaire ne sont pas tous consommables par les humains. En Suisse, plus de 350 000 tonnes de sous-produits sont générés par année. Ceux-ci contiennent encore beaucoup d'énergie et de nutriments.
L'élevage laitier utilise peu de concentrés, et c'est là que ces sous-produits entrent dans l'équation. 46% sont utilisés dans l'alimentation des bovins. De cette manière, des sous-produits impropres à la consommation humaine (p. ex. pulpe de betterave, mélasse et tourteau de colza) sont valorisés et reprennent leur place dans le cycle naturel, ce qui évite la perte de nutriments et d'énergie.
Concrètement, les vaches laitières transforment les nutriments de ces sous-produits en graisse lactique et en protéines, qui finissent ensuite dans la production alimentaire. Le cycle naturel est bouclé.
Sources